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ATELIER D'ECRITURE

Portraits d'Anciens élèves

du lycée Chaptal de Paris

 

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Anthony Valentini

par

Ariella Maïer

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(Bon, on a « motivé », « enthousiaste », « enflammé » face à l’idée de pouvoir, d’avoir la chance de pouvoir contribuer... Ou l’honneur ? Juste à côté de ‘poste’ dans la deuxième colonne à gauche, quel était ce mot ?  « fougueux » ! Mais c’est peut-être un poil trop violent ?  Ou plutôt juste remercier ? Merci beaucoup, non, mille fois merci, je vous remercie - du plus profond de mon cœur. Allez hop, une petite rose rouge, et c’est parfait. 

Les entretiens d’embauche, ça me stresse, mais à un point ! Toujours cette pression de bien devoir se présenter... Le mieux serait encore de ne pas entamer ce sprint de questions...)

« Monsieur, le jury serait prêt à vous recevoir maintenant.

- Merci madame. 

- Par ici, s’il vous plaît.

- Merci. »

(J’ai épuisé mon stock de ‘merci’ simples. Deux fois quasiment la même formule, elle doit penser que je suis indocte, ignare, ignorantin ! costume sérieux mais le vocabulaire de mon fils...)

« Bonjour.

- Bonjour messieurs. (Ils sont cinq ?!  Je pensais qu’il y avait juste le directeur général et un autre peut-être...) Je vous remercie de me recevoir aujourd’hui, c’est un vrai plaisir d’avoir cette chance.

- Tout le plaisir est pour nous, installez-vous. Messieurs Dupont et Girard sur ma droite vont présenter le protocole, et vous avez sur ma gauche monsieur Martin, directeur adjoint de la CCI, et madame Dubois, la coordinatrice du recrutement.  Alors, vous êtes Anthony V., vous travaillez actuellement dans un cabinet à Toulouse, c’est correct ?

- Oui, (parfaitement. Il va penser que j’ose le juger... c’est correct. Les deux à gauche prennent des notes... Ce n’était pas la bonne réponse, j’ai déjà perdu. Même pas une minute, eh ben bravo !)

- Très bien.  J’aimerais que vous vous présentiez brièvement et que vous me disiez pourquoi vous vous intéressez à ce poste.

- C’est un métier dont je rêve – (depuis longtemps est trop standard) - depuis un certain moment. Ayant effectué plusieurs stages dans ce domaine, j’ai pu découvrir les facettes différentes d’un travail qui se destine à la communauté et à la République. Je suis (il est un peu tôt dans l’entretien pour mon « fougueux », donc bigrement enthousiaste ? pff) extrêmement motivé pour le travail qui (risquerais-je l’indicatif ?) m’attend si vous m’embauchez.

- On est toujours content d’entendre ça. Les stages, vous les avez faits où ?

- À Toulouse, je les ai commencés pendant mes études supérieures. Après une prépa littéraire j’ai fait une licence d’histoire, puis j’étais à Science PO pour le droit public, c’est () à ce moment que j’ai commencé à prendre contact avec le monde professionnel. Le (dernier) plus récent était à Toulouse, où j’ai travaillé dans un cabinet d’avocat avec certains de vos clients. Comme ce stage m’a apporté (beaucoup) un important bagage, je voulais approfondir mes connaissances et continuer d’apprendre, j’ai donc signé un contrat dans le même cabinet à Toulouse pour une durée de sept ans. Ces années m’ont (beaucoup appris) formé notamment dans le domaine de la gestion d’activité et l’interaction avec (autrui ? c’est ça, fais l’intello) les autres.

- Qu’est-ce que vous avez appris qui pourrait vous servir ici ?

- (La patience...) J’ai appris à ne jamais rien lâcher, ma persévérance est devenue encore plus importante. Je dirais que le mot « enflammé » n’est pas exagéré pour décrire la motivation que je ressens (pour, pas deux fois dans une phrase, voyons !) face à l’idée de travailler ici.  Au-delà de la ténacité, ce stage m’a appris (comment- ah non ! surtout pas !) la façon dont on peut trouver le juste milieu entre le calcul et l’empathie.

- Vous trouvez ça important pour ce métier ?

- Énormément. À mon (humble, mais ne faisons pas la lèche) avis, un métier où l’on travaille avec des personnes pour des personnes nécessite impérativement (combien d’adverbes encore ?) des capacités dans l’interaction humaine.

- Comment, selon vous, doit être le climat de travail dans une institution telle que la nôtre ?

- Je trouve qu’une bonne ambiance entre collègues doit être propice à un travail efficace.

- Qu’est-ce que vous entendez par « bonne ambiance » ?

- (Qu’ils me fou- laissent tranquille... Je ne peux pas y aller comme à la boxe et lui mettre un uppercut verbal- quand même !) Une relation qui reste professionnelle pour ne pas (gêner) mettre d’entrave au travail. En même temps, il me semble (important) essentiel que tout le monde puisse collaborer quand on travaille en groupe.

- Vous aimez bien le travail en groupe ?

- Oui, tout autant que les moments plus (paisibles) sereins. Les deux permettent d’avancer de différentes manières et sont plus adaptés selon les projets.

- Pas faux, pas faux. Savez-vous bien travailler dans des circonstances difficiles ?

- (Bah oui, je me donne toujours à fond !) Je fais toujours de mon mieux, et les circonstances ne m’empêchent pas (de travailler efficacement, ah non ! je l’ai déjà utilisé) de bien avancer et d’atteindre des résultats satisfaisants. Pour vous donner un exemple, une fois j’ai rédigé une dissertation de lettres dans l’avion, et la note était (très bonne) tout à fait correcte.

- Ahah, vous avez eu combien ?

- (Comment ne pas paraître arrogant maintenant ?) J’ai eu 15.

-  C’est une très bonne note, en effet. En rejetant un œil sur votre CV je vois que vous avez vécu à Singapour ?

- Oui, en effet. (Oui, en effet ! argh, ça me fait penser au cours sur le psittacisme. Il va penser que je ne pense pas pour moi-même !) J’y ai passé la Première et la Terminale.

- Ah !

-  C’était une expérience très formatrice (ah, mince) que de connaître une culture assez différente. De cette manière j’ai été confronté à des situations parfois plutôt compliquées, mais ce défi m’a fait acquérir des compétences dans la communication et dans la gestion de l’imprévu. Pour bien agir, il faut bien comprendre.

- Bac mention très bien, vous avez donc bien assimilé ces compétences !

- J’espère !

- Comment avez-vous réagi dans des situations d’incertitude ?

- (Ben, je fais ce que je peux ?) Globalement je suis plutôt à l’aise avec l’incertitude, mais j’ai besoin de scénarios dans ma tête, il faut que j’aie des portes de secours, si vous voulez.

- Bonne réponse. Eh bien, tout ça me semble plutôt bien... Avez-vous des questions ? »

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