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Le commun des mortels

 

 

Carte 13

 

La villa surplombe la côte. Devant, le golfe se referme. Des voiles blanches ondulent sur la mer profondément bleue. Le jardin s’étage sur la falaise aménagée. De grands pins aux troncs lisses et inclinés par le vent du large disposent leurs masses sombres sur la terre ocre rouge. Quelques plantes ont résisté à la chaleur : des lauriers roses, des belles de nuit. L’odeur sucrée des figuiers monte jusqu’à la terrasse dégagée au-dessus d’un toit de tuiles en terre cuite. Sur le sol de tommettes, on a posé de larges pots à tête de lion dans lesquels on a planté des citronniers. Les pièces, lumineuses, sont protégées du soleil par des persiennes à moitié fermées. Un vaste salon occupe une espèce de tour en demi cercle qui fait tout le cachet de la maison. Dans le foyer éteint de la cheminée reposent quelques sarments du bois d’un olivier centenaire qu’on a débité. Les meubles sont simples, patinés par le temps, ils ont été choisis avec goût chez des antiquaires. Les fauteuils recouverts de toile de coton grège sont élégants, quoique confortables. Sur une console de fer forgé, on a mis en valeur un Daum qui accueille chaque semaine, été comme hiver, un nouveau bouquet. On a pris un abonnement chez le fleuriste. La femme de ménage s’active, elle chantonne un air italien. Dans le petit bureau qui donne sur la mer, les dossiers sont classés, les uns archivés, les autres en attente de règlement. Les carnets de chèque, émis par trois banques différentes sont rangés dans le tiroir central d’un secrétaire en loupe d’orme. Ils seront rédigés d’une main sûre, équipée d’un mont-blanc onéreux. Tout est convenablement luxueux, il y a de quoi être satisfait.

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