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Mémoires émoussées

 

 

On a voulu se souvenir.

Place de La Bonne Bière, le 5 novembre 2016.

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  Un après-midi de novembre

 

 

 

Au delà du canal,

La statue se fait voir.

A la terrasse de ce bar,

Tout semble banal.

 

En direction de Porte de Pantin,

Bus numéro 75.

En direction du Canal Saint Martin,

Bus numéro 75.

 

Des enfants, une fille et quatre garçons,

Du bout des doigts tiennent un ballon.

Joie et insouciance illuminent leur visage,

Eux qui brandissent ce rond: rouge

 

Rouge !

Plus aucune voiture ne bouge.

Aucun piéton ne traverse.

Au loin, certains se pressent.

 

Une dame aux cheveux de flammes

Hésite, avance, recule et disparaît…

La revoilà qui revient sur ses pas,

Qui dévore son repas puis s’en va.

 

La brise d’automne caresse les visages,

A moins qu’elle ne les gifle avec le feuillage.

Tombent peu à peu les derniers signes de vie,

Ceux d’une saison de joie, de fête et d’amis.

 

Trois … quatre … treize ? trente ? Beaucoup !

Chaussures noires aux pieds, écharpes noires au cou.

Le froid coule dans les corps et les cœurs

Et nourrit des âmes errantes et la peur.

 

Plus personne ne se regarde,

Aucun contact, aucun sourire.

Seuls les écrans pour instruire

Et la musique pour divertir.

 

« Je suis niquée ! »

Ces mots résonnent étrangement.

Propre ou figuré ?

La vulgarité tout simplement ?

 

Non pas un ni deux mais bien trois,

Véhicules de police sont arrêtés.

Quelques uns ressentent l’effroi,

Mais un son ramène à la réalité.

 

Retentit alors un bruit sourd

Pour certains, des souvenirs lourds.

Retentit alors une sirène.

Qui très vite se noie au milieu de la houle.

 

En ce charmant samedi de novembre,

Les images se bousculent et s’emmêlent.

Le passé dans les esprits n’est plus qu’ombre,

Et chacun reprend ses gestes habituels.

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Loes Benneker

 

 

 

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