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Les hommes de bonne volonté

Une fois n’est pas coutume : parlons un peu de nous ! Nous qui ne sommes d’aucun bord, qui venons de tous les horizons, qui n'appartenons à aucune communauté et qui refusons les étiquettes.

Qui sommes-nous ?

« Des hommes de bonne volonté ».

L’expression n’est pas nouvelle, c’est dans l’Evangile (Luc, 2, 14) qu’on la rencontre la première

fois : « paix aux hommes de bonne volonté ». La traduction est parfois contestée, et comme nous ne sommes pas dogmatiques, nous pourrions proposer comme disait Emmanuel Lévinas de secouer le verset et de traduire « paix aux bien-veuillant bienveillants ».

Faut-il s’en réjouir, faut-il s’en affliger ? C’est en temps de crise profonde, à la suite de la première guerre mondiale que l’expression a son heure de gloire, au moment où Jules Romains rédige sa grande fresque Les hommes de bonne volonté, au moment où Romain Rolland, fervent européen, qui se veut « au-dessus de la mêlée » publie dans le journal L’Humanité sa Déclaration de l'indépendance de l'Esprit (26 juin 1919) et affirme que l’esprit n’est jamais partisan, qu’il est « libre, un et multiple, universel. ». C’est aussi le moment où l’écrivain belge Jean Tousseul s’adresse « aux hommes de bonne volonté » (1921) et définit une manière d’être citoyen que nous reprendrons volontiers à notre compte :

« Voici quelques mois déjà que j’écris dans ce journal des articles de bonne volonté. Je n’ai jamais eu une parole de haine (…).

Vos opinions religieuses ne me regardent point : vos livres de sciences et votre raison sont là. Vos opinions politiques ? Il n’y a qu’une bonne « politique » à mon sens : le bien-être du plus grand nombre. »


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