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Insoumission patrimoniale

En politique, les mots sont des territoires. S’emparer d’un mot, c’est s’arroger un droit de propriété visant à interdire son emploi par un concurrent. Jean-Luc Mélenchon s’est emparé de l’insoumission, et au passage c’est sur tous ses corrélats qu’il a fait main basse : fronde, indépendance, émancipation. Par la même occasion, indirectement, il s’est approprié l’héritage des Indignés et de Nuit debout.

Beau slogan donc que celui de la France Insoumise, un slogan énergique et porteur, qui invite les rebelles, les résistants, à se reconnaître en lui.

Mais ce territoire de l’insoumission, l’auteur de Révolution, n’est visiblement pas disposé à le laisser sous domination mélenchonienne. C’est du moins ce qu’on peut penser en écoutant le discours du 17 mars 2017 prononcé à Reims et partiellement consacré à une culture française ouverte, sans cesse vivifiée par ce que les autres cultures lui apportent ; E. Macron achève

sur une péroraison enlevée dans laquelle il fait appel à ceux de nos écrivains qu’il qualifie de marginaux, de refusés, d’anti-conformistes : Flaubert, Baudelaire, Rimbaud, libres, affranchis, révoltés. Et voilà qu’il ajoute un adjectif qui n’est pas innocent : Flaubert, Baudelaire, Rimbaud, insoumis. Nos plus grands auteurs français, nos plus grands classiques : insoumis. Il a raison, en France, l’insoumission, l’indignation sont patrimoniales. Pas question d’en laisser le monopole à Jean-Luc Mélenchon.


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