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Les jouets métaphysiques : le train en bois


Dans une grande caisse quelqu’un a soigneusement rangé tous les éléments. Leur matière est chaude, douce au toucher. Pas un angle vif. Pas une écharde. Le bois est raboté, poncé, inoffensif.

Il y a les animaux jaunes et rouges. Les sapins, vert profond. Le garde-barrière avec une casquette bleue. Les feux de signalisation et le pont qui passera au-dessus de la voie. Il y a aussi les rails qu’il faut emboîter. Les wagons qu’il faut accrocher entre eux. Et la locomotive. Il faut bien une heure pour tout mettre à sa place. Généralement les sapins tombent et on n’en a pas assez pour faire une forêt. La girafe a de la gîte, il faut la caler dans le wagon de tête. Quand tout est prêt, on met la main sur la locomotive qui s’ébranle et on fait tchu tchu fou, tchu tchu fou. Le nirvana. On bave un peu en prononçant tchu tchu fou, mais c’est pas grave, les postillons sont personna grata. Tchu tchu fou, tchu tchu fou, ça a quelque chose de la lamentation, mais sans la tristesse et sans le mur. C’est de l’essence de lamentation. Le temps passe avec le train, sans compte-tour, sans compte-heure. Le bruit qu’on fait est vraiment bien. Tchu tchu fou, tchu tchu fou.


Et puis quelqu’un a l’idée de vous offrir une locomotive électrique, avec une pile et un authentique enregistrement de machine à vapeur. Pas de la mimèsis à votre sauce, la reproduction pure et dure de la réalité. Vous regardez votre locomotive tourner correctement sur son circuit, et vous la plantez là.


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