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Ah là là le système !

Marine Le Pen martèle à longueur de discours qu’elle est contre « le système » (voir par exemple le discours à Saint-Raphaël du 15 mars 2017).

On a tellement l’habitude de l’entendre vitupérer qu’on finit par ne plus s’étonner de cette expression irrespectueuse des règles de la grammaire française. Pour employer l’article défini « le », deux cas de figure se présentent. Soit la définition est donnée par le contexte (« le magasin en-bas »), soit l’article défini a une valeur de portée générale (« l’homme », « l’infini », « la terre »).

On peut imaginer que c’est à ce second type d’emploi que Marine Le Pen se réfère tout en laissant dans l’implicite de quel système à valeur générale elle parle. Gageons qu’il s’agit du système politique, mais ce n’est pas sûr. Peut-être, fait-elle référence au système administratif, ou encore au système social, ou au système éducatif. Car on devine qu’elle en a contre tous les systèmes.

Pourquoi pas. Si c’est la notion même de système qui lui pose problème, cela mérite qu’on revienne à la définition : un système est un ensemble d’éléments dépendant les uns des autres et formant un tout organisé. C’est évidemment l’interdépendance qui rend difficile la remise en question d’un système : lorsqu’on modifie un élément, cela a des répercussions sur les autres.

Ce que souhaite donc Marine Le Pen, c’est un monde dans lequel les éléments distincts, déconnectés les uns des autres, libérés les uns des autres, ne forment pas un tout.

C’est-à-dire que les individus ne forment pas une société.

Que la France ne se constitue pas en Nation.

Que les citoyens ne s’organisent pas en corps politique.

Quand Marine Le Pen s’en prend au système, c’est son petit côté anar qui prend le dessus.

D’ailleurs, on est tous un peu anar, on trouve que le système est kafkaïen, qu’on n’est qu’un rouage dans une immense machine, qu’on n’a pas les coudées franches. Alors on râle.

Mais une fois qu’on a râlé, on se pose et on fait ses choix. Soit on sort du système, et on abandonne tous les avantages qu’il nous offre : subventions, bourses, accès gratuit aux voies de circulation, accès à la santé… soit on fait la part des choses et on essaie d’améliorer le fonctionnement des engrenages. On répare les éléments défectueux, on les change même, on améliore la chaîne, on met de l’huile dans les rouages, et puis, on laisse un peu de jeu, pour que les pièces puissent jouer entre elles. C’est comme ça qu’on évite la casse.


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