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Les jouets métaphysiques : le pianocolor


Ce n’est pas vraiment une histoire de synesthésie, pas non plus un pianocktail à la Boris Vian. Ce n’est qu’un petit jouet d’enfant : chaque note est associée à une couleur, et pour lire une partition, pas besoin de solfège. La musique à portée de mains. Le mien était en bois blanc, un petit crochet sur la droite pour retenir le couvercle. Quinze touches blanches et, peinte en noir, une série de traits mordant sur deux touches contigües selon un rythme particulier : deux traits noirs un espace, trois traits noirs, un espace, et ainsi de suite. Et une belle sonorité métallique, des gling toniques, vibrant bref.

Do, do, do, ré, mi, ré, do, mi, ré, ré, do. Rouge, rouge, rouge, jaune, bleu, jaune, rouge, bleu, jaune, jaune, rouge… Au clair de la lune, Vert, jaune, marron, vert, vert, jaune, marron, vert, fa, sol, la, fa, fa, sol, la, fa,… Frère Jacques. Pouvoir magique : transmutation des signes indéchiffrables et muets en notes bien audibles, sonnant sans trébucher. Une sensation d’ivresse comparable à celle de la lecture du premier mot b-a-ba.

Et puis, très vite le manque. Que faire avec deux octaves de touches blanches ? Pas de dièse, pas de bémol. Le pianocolor est une école de la frustration : il apprend à se passer d’octaves, à se contenter d’un répertoire prolétaire. Mieux, il enseigne la nécessité du silence.


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